case départ nautique

Mes conseils pratiques

LE GOLFE DE GASCOGNE, même pas peur !

Terrible mais si prévisible, le golfe de Gascogne n’est plus, grâce aux moyens de prédiction à sept jours, aussi redoutable qu’autrefois ; alors non, l’Espagne n’est pas si loin et en deux jours de mer, le dépaysement sera total. Viva las tapas ! En effet, les phénomènes météo se forme au loin, de l’autre coté de l’atlantique. On a donc le temps de les voir venir pour peu que l’on prépare correctement sa météo. Une tache facilitée par le site windy.com et météo France, notamment les cartes isobarique, sites internet ou je me rend systématiquement avant de partir en direction de Gijon ou de Santander. Moi, je prévoit systématiquement 12 jours pour les croisières ou formations voile que j’organise pour traverser le golfe. Ça permet de se laisser de la marge, tant pour choisir sa fenêtre météo à l’aller qu’au retour. D’une façon très générale, plus on a de temps devant soi, plus on a de chance de choisir une bonne fenêtre météo. Mais attention, le dicton est vrai : qui trop regarde la météo reste au bistro.

Pour la destination je vise Gijon (250 milles) ou Santander (200 milles). Plus on se rapproche de la frontière Franco-Espagnole, moins on a de vent ; plus on s’approche du Cap Finisterre, plus il forcit et plus on rencontre une houle croisée désagréable. En visant au milieu, je suis tranquille. Gijon est un grand port, très accessible par tout temps, ce qui est rare sur cette côte. Pour la traversée, il faut compter trois jours et deux nuits de mer sur un voilier de 11/12 mètres. Une véritable petite expérience hauturière qui se prépare ; moi j’aime faire l’avitaillement avec mes équipiers, car la nourriture prend une grande place dans la réussite d’une navigation. Il ne faut pas se rater ! A bas le lyophilisé et les boites, vive le frais ! Je fais ensuite une courte navigation qui se termine par une première nuit au mouillage. Ça permet à l’équipage de découvrir le bateau, que chacun (re)trouve ses marques.
Au mouillage, on en profite pour faire un point sur le matériel de sécurité, les procédures d’alerte et de signalement ainsi que les règles de sécurité la nuit et le jour. Enfin, ça permet à tout le monde de s’amariner. C’est important car dans le golfe on peut rencontrer une mer de 2-3 mètres de creux, pas méchante mais qui soulève les estomacs… Pour affronter ça, notamment pour la première nuit, j’ai une recette unique, simple, ultra-efficace : les patates vapeur à la cocotte minute ! Que l’on peut agrémenter de jambon blanc ou de lard fumé cuit avec les patates.
En général je distribue les quarts à la fin du repas du soir, en fonction de la fatigue de chacun. Pour les quarts, suivant le nombre d’équipiers à bord il y a pleins de solutions ! l’idéal est d’avoir au moins 2h de sommeil d’affilé (un cycle complet de sommeil va de 1h30 à 2h suivant les gens). Si mon équipage est nombreux, je mets en place des quarts décalés pour avoir toujours quelqu’un de bien réveillé sur le pont, cela facilite les transmissions (ex : équipier 1 de 22h à 00h, équipier 2 de 23h à 1h, équipier 3 de 00h à 2h…etc…)

Passée la première nuit, au premier lever de soleil on se sent vraiment libre. On a quitté le plateau continental où se concentre l’essentiel des pêcheurs, nous voilà désormais au large. La Houle s’allonge, c’est le temps de mouiller la ligne de traîne (thon blanc, bonite, maquereau espagnol) et d’assurer une veille attentive si l’on veut observer dauphins, rorquals communs, globicéphales, requins (par calme plat uniquement) et tortues luth. Au deuxième petit matin la côte Espagnole se devine sur l’horizon : assez haute, souvent surmontée de nuages sur les sommets de l’arrière pays. L’approche est clair, mais gare au trafic maritime du port de commerce en arrivant sur Gijon. Reste à amarrer le voilier et à déguster, en guise de récompense de cette belle navigation , quelques tapas arrosées de vino tinto. Une fois repus, il faudra encore planifier le cabotage de ports en mouillages vers l’est ou l’ouest selon la météo. Notez qu’en général, les endroits les moins accessibles sont les plus beaux, alors si vous ne l’avez pas déjà fait pendant la traversée, plongez-vous vite dans le guide Imray et le Pilote Côtier.
Hop, larguez vos amarres !

Condition météo favorable

La meilleur des conditions, un Anticyclone sur les Îles Britanniques vous garantit un vent de Est/Nord Est, si ces conditions durent 3 jours c’est l’idéal ! Mais cela reste quand même assez rare et exceptionnel.

Condition météo défavorable

La pire des conditions, une dépression qui traverse le golfe vous amènera du vent de secteur ouest à sud ouest et une forte houle.

 

 

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